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Réunion au Ministère de la Transition écologique et solidaire

Nicolas Hulot nous a reçu en compagnie de ses conseillers vendredi 12 janvier. Il s’agit d’une première réunion de travail qui en appelle d’autres. L’accueil était bienveillant et la réunion a été très constructive.

L’objectif commun est de mettre fin aux pollutions de boues rouges en mer et à terre qui durent depuis plus de 120 ans, tout en étant pleinement conscient de la nécessité de préserver l’emploi lié a l’activité de l’usine.

Nous avons échangé sans tabous :

-sur la toxicité du rejet en mer et la remobilisation des métaux lourds présents dans les fonds marins
-sur la toxicité des stockages à terre et les risques sanitaires liés à l’inhalation ou l’ingestion des poussières
-sur l'avenir de l'usine de Gardanne et sur celui du territoire qui l'accueille

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Il faut amorcer une transition socio écologique qui permettra aux citoyens de ce territoire de continuer à vivre sereinement chez eux.

Cela dit les opposants aux boues rouges soupçonnent que les propriétaires de l usine de Gardanne fermeront l'usine entre 2021 et 2023 sans avoir à gérer les pollutions dont ils sont responsables qui seront à la charge des populations si nous ne définissons pas dès à présent un projet de transition.

Nous pensons qu’il est indigne et dangereux de mentir aux salariés et à toutes les personnes qui vivent de l’activité de l’usine de Gardanne. La responsabilité de cette fermeture ne sera pas celle des lanceurs d'alerte ou des écologistes mais bien celle des financiers et des industriels qui n'ont pas su prendre a temps en considération les hommes, les femmes et les enfants de ce territoire mais aussi la nature dans son ensemble.

Cette fermeture paraît inévitable pour les raisons suivantes :

-Selon Olivier Baud, ancien président d’Aluminium Péchiney, le groupe canadien Alcan qui a racheté Péchiney en 2004 avait prémédité un plan de fermeture de toutes les usines européennes de ce groupe sidérurgique français, en précisant les dates. Selon cet ancien dirigeant français, « Après avoir racheté Alcan en 2007, Rio Tinto a poursuivi cette stratégie en rejetant tout projet de reprise et en sous-investissant dans la maintenance de l’usine. » D’après lui, le manque d’investissement s’élèverait à 10 millions d’euros par an. "Comme ils ne mettent plus l'argent nécessaire, ils dégradent l'outil et à un moment donné, on va aller à la rupture", estime Christian Cochard, ancien chef des services de l'électrolyse de Pechiney.

-ALTEO ne sera pas à même de mener les améliorations techniques attendues depuis des décennies pour réduire ses pollutions. Le site de Gardanne est déficitaire de 40 millions d’euros sur trois ans, et ALTEO, qui est la propriété du fond d’investissement HIG, a vendu ses deux autres sites en France et un troisième en Allemagne. Je pense comme je l’ai annoncé depuis plusieurs années qu’HIG et ALTEO organisent leur insolvabilité.

-L'usine de Gardanne est sous perfusion car elle bénéficie d’un plafonnement pour la redevance liée à la pollution de l’eau, mais ce plafonnement qui lui a permis d'économiser des dizaines de millions d'euros est régulièrement remis en question et ne sera pas éternel.

-L’autorisation de stockage des boues rouges à Mangegarri prendra fin en 2021, date à laquelle la capacité maximale de stockage des boues rouges sera plus ou moins atteinte (à raison de 350 000 tonnes supplémentaires par ans).

-Ce stockage entraine de lourds impacts sur l’environnement et certainement sur la santé des riverains qui inhalent ou ingèrent les poussières de boues rouges chargées de métaux lourds et à la radioactivité naturelle renforcée. Le stockage des boues rouges se fait a proximité de lieux de vie, d’écoles, d’un lycée, d’un centre aéré…Il existe par ailleurs de nombreux crassiers de boues rouges disséminés sur le territoire.

-Les pistes de valorisation ne sont pas fiables, ni d’un point de vue sanitaire ni d’un point de vue économique. Il s’agit entre autre d’une stratégie de l’industriel pour gagner du temps auprès des services de l’Etat.

Nous les opposants aux pollutions de boues rouges

nous allons poursuivre nos analyses pour répondre à la demande citoyenne sur l'état sanitaire de la population locale.

Nous allons continuer à élaborer collectivement des projets de transitions pour ce territoire sur lequel nous souhaitons continuer à vivre.